THE GEORGIA THUNDERBOLTS: EP(2020)

Ce groupe vient tout droit de Géorgie. Tiens donc, on ne s’en serait pas douté ! Ce disque de cinq titres révèle des musiciens d’un bon niveau, une bonne prise de son et un mixage correct. Maintenant, tout cela suffit-il à percer sur le marché ? « Lend a hand », au tempo médium et à la rythmique heavy, rappellerait un peu le nouveau Lynyrd Skynyrd mais le solo de guitare hard rock ramène sans ménagement l’auditeur à la réalité. Moyen ! L’ambiance se fait un peu plus sudiste avec le morceau country/americana rapide « Looking for an old friend » qui bénéficie d’une bonne slide et d’un solo assez « southern rock ». Pas mal ! « Set me free » se traîne sur un tempo poussif avec des vocalises du chanteur assez énervantes. Pas terrible ! « So you wanna change the world » repart pour un rythme lent avec quelques intonations empruntées au Lynyrd Skynyrd actuel. D’ailleurs, la guitare qui fait le lien entre les couplets peut se qualifier d’ « élastique », un peu dans le style de Gary Rossington. Cependant, le solo principal est proche du hard rock (peut-être trop proche). Boff ! On termine sur un blues-rock mou, ennuyeux et banal avec un riff inutilement compliqué (« Spirit of a workingman »). Raté ! Malgré le professionnalisme et le niveau satisfaisant des musiciens, ce mini album déçoit à cause d’un défaut majeur. Comme beaucoup d’autres groupes, les Georgia Thunderbolts ont la fâcheuse tendance à confondre le rock sudiste avec un blues-rock lourdingue s’étirant sur des tempos moyens et enrobé de riffs bien trop heavy. Et le résultat n’est pas tellement bon. On s’ennuie ferme à cause du manque de rythme (sauf pour « Looking for an old friend »). Pas de boogie, pas de rock et par voie de conséquence… pas de rock sudiste non plus. Il ne suffit pas d’être né du bon côté de la Mason Dixon Line pour avoir le feeling sudiste. Heureusement que cette réalisation ne comporte que cinq titres car avec un disque de dix morceaux ou plus, c’était la léthargie assurée.

Olivier Aubry